Témoignage de Claude-Louis Renard :

 » Jean Tinguely réagissait toujours, sans exception, à une incitation, sans que son égo en souffre, sans imaginer que sa liberté de création puisse être atteinte, et avec une chaleureuse reconnaissance.

Cercle et carre eclates, 1981 photo: Leonardo Bezzola

 

De 1968 à 1985, dans le cadre de « Recherches Art et Industrie », plusieurs projets succédèrent à celui qu’il avait imaginé pour le bâtiment de Niemeyer (siège social du Point du Jour), s’enchaînèrent et se métamorphosèrent au fur et à mesure des réalisations ou des abandons.
A  la machine à aider le temps  qui devait méthodiquement et sans interruption attaquer l’angle d’une des façades du Point du Jour au moyen d’une batterie de lames de scies et aux différents  » plateaux  » qui devaient dans son esprit prendre la suite de ceux de la Hammeraustellung et d’Osaka, succédèrent les 21 sculptures créées et réalisées pour l’exposition que nous avions organisée à Sénanque en 1981 dont le grand  Cercle et carré, éclaté, aujourd’hui au musée de Genève, et le  Pit-Stop  l’un de ses ultimes chef-d’œuvres.

 

Jean Tinguely, nourri de sa passion pour l’automobile, réalisa en 1984-1985, Pit-Stop, dans un hangar loué pour lui par Renault, à Rungis. Cette œuvre incorporait plusieurs projections cinématographiques simultanées à une sculpture composée de pièces de moteurs mécaniques, de châssis et de carrosserie de Formule 1 qu’il venait choisir à l’usine Renault sport où il était accueilli avec bonheur par des ingénieurs et des professionnels qu’il avait souvent déjà rencontrés sur les stands et qui, malgré la surchauffe et l’urgence des mises au point intercalées entre deux courses, lui réservaient ou même lui faisaient re-fabriquer les pièces de son choix avec la bénédiction de Bernard Hanon qui avait pour Tinguely une admiration et une amitié réelle. «